FERMER

de Geslin, Philippe-Marc-Antoine.
Cours d'harmonie.


Paris, l'auteur, 1826, et Paris, Gaultier-Laguionie, 1827. xi + 255 p.



Les accords se forment par superpositions de tierces. L'accord parfait est dit « accord tonique », l'accord de fausse quinte est « neutre »; l'accord neutre doit se résoudre sur l'accord tonique. L'accord neutre est aussi le noyau de ceux formés de trois tierces, qui appellent la même résolution. La fondamentale de l'accord est dite « son générateur »; l'accord en position fondamentale est « accord générateur »; la ligne des sons générateurs est la basse fondamentale. Celle-ci « donne peu de lumière sur la conduite des accords » (p. 31). De Geslin ajoute : « On peut, en décomposant une harmonie qui n'est pas trop compliquée, s'assurer que la basse fondamentale marche souvent par quarte ou quinte ascendante ou descendante. Rameau avait établi sa théorie de l'harmonie sur cette observation qu'il avait mal à propos généralisée. On sait actuellement que la basse fondamentale peut descendre ou monter de seconde, de tierce, etc., et suivre toute espèce de marche » (note de la p. 31).

Les accords dissonants formés de l'accord de dominante et/ou de l'accord de sensible constituent les « dissonantes favorites », soumises à moins de contraintes que les autres. Cette expression vient peut-être de Règles de composition manuscrites de M. Charpentier, de 1692 (Paris, B.N., Ms. 6355 et 8356), qui appelle la note sensible le Demyton favory.

Plus loin : « Les trois accords de tonique, dominante et sous-dominante, sont les trois accords essentiels pour l'harmonie, et ils peuvent à la rigueur remplacer tous les autres. Viennent ensuite ceux de sensible, ou septième dominante pour bien déterminer les cadences. À mesure qu'on fera emploi des accords de sus-tonique, de [sus-]dominante et de médiante, l'harmonie deviendra plus terne et le sentiment de tonalité plus vague » (p. 170-171).

Outre ce qui précède, qui est assez raisonnable, le traité contient des doctrines plus surprenantes. En particulier, l'auteur pousse à ses conséquences ultimes la théorie de la formation des accords par tierces superposées : la tierce, affirme-t-il, est la consonance principale; la quinte doit être préparée et résolue comme une dissonance.